basilique d'ainay maison du chanoine
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 22/02/2006 à 16h13
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Question d'origine :
Bonjour à vous,
L'état actuel de la façade de la basilique d'Ainay résulte de travaux du XIXe siècle.
D'après "la Basilique Saint Martin d'ainay" rédigée par André Chagny, Mérimée n'aurait pu que constater les travaux de réfection dénaturant la façade d'origine. Face à la basilique, une "maison du chanoine" (je ne suis pas sûr de la dénomination) a été construite dans un style néo-roman. Elle date probablement du XIXe siècle. Je cherche donc des sources sur cette opération de réféction de la façade de la basilique d'Ainay, et, surtout, de la construction du bâtiment qui lui fait face (son iconographie m'intéresse). Comment connaître la date de sa construction? Son architecte?
Si vous ne parvenez pas à répondre à ma question, pouvez vous au moins me donner quelques conseils de méthode de recherche?
Il me semble que des indications ont été donné lors de l'éxposition Mérimée, donnée à l'ancien palais de justice il y a deux ans (environ). Cependant, je n'en ai pas les références...
Je vous remercie d'avance.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 24/02/2006 à 14h45
L’église d’Ainay, Athanacum, qui appartenait autrefois à l’abbaye de ce nom, vient d’être réparée. L’architecte, dans sa restauration, a copié assez exactement ce qui restait de l’édifice ancien. Cependant les créneaux qui surmontent sa façade me paraissent de sa part une invention assez malheureuse. On dois lui savoir gré toutefois d’avoir conservé tous les anciens fragmens de l’abbaye qu’il a pu réunir. Ils ont été soigneusement encastrés dans la façade…
L’architecte dont il est question est Jean Pollet (1795-1839), qui a réalisé en 1823 les travaux de la petite porte de l’église d’Ainay et en 1830 la restauration de la façade.
Jean Pollet fut élève à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, architecte de l’hospice de la Charité de Lyon de 1826 à 1830.
Il effectua de nombreuses restaurations d’églises :
-1824, restauration de l’église de Saint-Nizier, restauration de l’église de Ferney
-1826 : église Sainte Magdeleine à Tarare, chapelle de Champvert
-1829 : restauration de la façade de l’ancienne église de Saint-George, à Lyon (démolie en 1869)
-1831 : tour observatoire de Fourvière
-1834 : restauration de l’ancienne église d’Oullins
(source : ouvrage de Léon Charvet sur les architectes lyonnais).
En 1826, Jean Pollet, considéré comme le meilleur architecte de la ville, est choisi pour les travaux de l’église Saint-Martin d’Ainay.
Pollet vient de faire la preuve de sa compétence dans la restauration intérieure de l’église Saint-Nizier et s’est cultivé en faisant provision de modèles au cours d’un voyage en Italie et en Sicile. Ainay, qui est l’édifice le mieux conservé à Lyon de l’architecture du XIIe siècle, est alors considérée comme la reine byzantine des églises de Lyon…
Le projet de 1828 comprend le remplacement des deux annexes encadrant le clocher par des porches et l’établissement de deux chapelles : l’une dédiée à saint Joseph au nord terminée par un baptistère, l’autre à la Vierge au sud…. Dans la chapelle et le baptistère au n ord, Pollet intègre très judicieusement quantité de fragments de sculptures récupérées sur des monuments en cours de démantèlement telles l’abbaye de l’Ile-Barbe et l’église Saint-Pierre le Vieux, tout en « réveillant » le goût pour la peinture murale en faisant intervenir Pétrus Pollet.
Pour ses deux nouveaux porches, Pollet reste très soucieux de s’inspirer de l’existant. Il déplace de quelques mètres l’ancienne porte du cloître pour servir de portail nord, et en fait réaliser une copie au sud, tandis qu’au-dessus, il reproduit les baies cintrées à archivoltes développées du cocher. Il hésite, quant à l’achèvement des angles de ces deux parties, entre des pyramidions, des statues sur des piédestaux et des créneaux ornés de croix qui sont au final préférés et que critique Prosper Mérimée… Les travaux sont achevés en juillet 1830.
Jean Pollet prétexte un état de détérioration « menaçant » pour corriger les parties gothiques ou postérieures et renforcer le caractère roman. En 1834, les voûtes lambrissées en carène de navire des nefs sont remplacées par des voûtes de briques en berceau soutenues par de minces doubleaux qui lui semblent plus en accord avec l’importance et la dignité du monument…
La réfection se poursuit : les baies ogivales de la nef sont remplacées en 1836 par des baies en plein cintre, de petites pilastres, une corniche et des statues sont ajoutés aux murs latéraux et la voûte est décorée par le peintre Déo de caissons de couleurs vives, inspirés des basiliques byzantines de Palerme et Montréale…
Le Conseil des bâtiments civils, en 1841, juge très sévèrement ces interventions et fait succéder à Pollet, qui est décédé, l’architecte Charles Questel avec mission de corriger les apports de Pollet…
Nous vous proposons, pour connaître la suite des travaux à l'église d'Ainay, de vous référer au catalogue de l’exposition présentée par les Archives départementales du Rhône du 20 septembre au 20 décembre 2003, p. 52 et suivantes, d’où proviennent ces extraits. Le catalogue est intitulé
Concernant les maisons rue de l’Abbaye d’Ainay, qui sont bien postérieures à la construction de l’Eglise Saint-Martin (XIe et XIIe siècle) nous vous conseillons de vous adresser à la Direction Régionale des Affaires Culturelles, services du patrimoine, dont voici les contacts copiés-collés de leur site web. Nous ne sommes pas arrivés à les joindre pour vous ce jour.
Service régional de l'Inventaire
La loi n°2004-809 relative aux libertés et aux responsabilités locales du 13 août 2004 a transféré aux Conseils régionaux les compétences en matière d'Inventaire à compter du 01.01.2006. Pendant une période transitoire ce service reste joignable à la drac.
Françoise Uzu
Conservateur régional de l'Inventaire
Secrétariat . Joëlle Morel-Tivan
Tél . 04.72.00.43.71
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