Question d'origine :
Bonjour,
Les personnes ne sont pas égales concernant le temps de sommeil qui leur est nécessaire pour une bonne récupération. Certains vous diront qu'ils ont besoin de 8h de sommeil, d'autres que 3h leur suffisent à l'instar des marins.
Le rythme de nos vies s'accélérant sans cesse, je voudrai savoir s'il est possible d'entrainer son corps à moins dormir ou plutôt à récupérer plus efficacement. En effet, un gain de quelques heures par nuit représente tant à l'échelle d'une vie ! Est-ce que l'alimentation peut y contribuer ?
Merci de vos réponses.
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 05/11/2011 à 11h09
Bonjour,
Vous avez raison « Les besoins de sommeil diffèrent d’une personne à l’autre et d’un âge à l’autre.
particularités du sommeil de leur enfant. Avec l’âge et le vieillissement, les besoins peuvent changer et la durée de sommeil raccourcir. »
Source : « Bien dormir mieux vivre : le sommeil c’est la santé : conseils aux adultes ». Plaquette de l’INPES.
Comme 13% des 25-45 ans vous semblez considérer que dormir est une perte de temps,
« pourtant, dormir est une fonction biologique vitale et non un luxe superflu. Une privation totale et prolongée de sommeil conduit à une dégradation progressive de l’état de santé puis à la mort. Le sommeil est un régulateur de nos fonctions végétatives (respiration, circulation sanguine, sécrétions, etc.) et de défense des agressions bactériennes et virales. De plus, le manque de sommeil fait baisser nos capacités d’attention, notre efficacité et, en ce sens, il nuit également aux loisirs.
Démotivation, diminution du sens de l’initiative et de la créativité sont alors au rendez-vous.
Enfin, la somnolence associée à la baisse d’attention accroît les risques d’accidents ». Source :Ib idem…
La privation chronique de sommeil correspond à une durée de sommeil nocturne trop courte par rapport à nos besoins durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois : en général, moins de 6 ou 7 heures par nuit, de façon régulière.[…] Cette privation répétée volontaire n’est pas anodine et peut affecter notre qualité de vie et notre état de santé sur le long cours.[…] On sait aujourd’hui que la réduction du temps de sommeil et/ou l’altération de sa qualité favorisent la prise de poids avec risque d’obésité et de diabète. Cela est lié au déséquilibre entre les deux hormones régulant la faim. L’hormone de la satiété (la leptine), sécrétée en particulier au cours du sommeil par les cellules graisseuses, est donc moins présente dans l’organisme si l’on ne dort pas assez. À l’opposé, l’hormone de la faim (la ghréline), sécrétée pendant l’éveil, nous incite à la prise alimentaire de produits gras et sucrés. Le manque de sommeil est aussi un élément qui diminue l’effet de l’insuline. Cette hormone, fabriquée par le pancréas, fait baisser le taux de sucre dans le sang, d’où le risque de développer un diabète lorsque son action est moindre.
L’institut du sommeil et de la vigilance répond aussi à cette question :
Si cette restriction est ponctuelle et modérée, les conséquences sont limitées. En revanche réduire le temps de sommeil à 6h chez des sujets dont le besoin était de 6h30 à 8h30 de sommeil sur une durée de deux semaines provoque des altérations des performances dans la journée aussi importantes au bout de 5 jours qu'après une nuit blanche ainsi que des accès de sommeil incontrôlables chez certains sujets en fin d'expérience. Ceci montre qu'une réduction même modérée du temps de sommeil peut avoir des conséquences sévères dès qu'elle se prolonge….
La course au large est le seul sport où il faut être un dormeur de haut niveau, puisque les navigateurs sont, non stop en compétition pendant plusieurs semaines et doivent intégrer la gestion de leur sommeil et la récupération dans leur performance. Bien dormir tout en naviguant est sans doute une des difficultés majeures de la vie en mer.»
Une étude à été réalisée sur les marins du Vendée Globe, elle est relatée dans cet article de J.-Y. Chauve « La course au large et médecine à distance » publié dans la Revue Médicale Suisse, n°2482.
« Les études menées pendant le Vendée-Globe ont montré que les coureurs dormaient par cycles unitaires d'1 h 30 à 2 h, environ 3 fois par jour, c'est-à-dire 2 fois dans la nuit et une fois en début d'après-midi selon le rythme chronobiologique défini plus haut, pour une durée quotidienne moyenne de 5 h-5 h 30 (fig. 2). Aux moments critiques (tempêtes, icebergs), ils peuvent retrouver pour quelques jours un rythme type Figaro avec des périodes de sommeil courtes de 20 minutes […]Il est intéressant de noter que cette adaptation au sommeil fractionné s'effectue en quelques jours. Par contre, au retour à terre, les coureurs mettent souvent plusieurs semaines pour retrouver le sommeil monophasique nocturne[…]
Au sujet de l’alimentation et du sommeil des marins :
« Tous les marins sont soumis en mer à des horaires postés : les quarts.
Traditionnellement, le dernier quart (4h-8h) est réputé être le plus pénible.
En pratique, les marins (comme les travailleurs de nuit) s’adaptent aux rythmes imposés en adoptant souvent spontanément les bonnes règles d’hygiène du sommeil. (Ils préfèrent, par exemple, s’alimenter avant d’aller dormir pour être plus en forme durant leur quart plutôt que l’inverse). » Source : Sommeil et médecine générale.
Bonne journée...et...bonne nuit ?!
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