Question d'origine :
On rencontre ici et là l'expression "Babel heureuse" et c'est le nom d'une revue littéraire animée depuis 1984 par François Rannou.
Roland Barthes emploie cette "Babel heureuse" dans Le Plaisir du texte, en 1973, mais il semble qu'il ne l'ait pas inventée et qu'on puisse la rencontrer sous d'autres plumes avant lui. Sauriez-vous, s'il vous plaît, trouver la source de cette expression. Merci d'avance.
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 18/09/2019 à 13h45
Réponse du département Langues et Littérature:
Bonjour,
En recherchant le terme "Babel" sur différente bases de données regroupant d’importants corpus de textes ou d’articles, nous avons, vous l’imaginez bien, vu apparaître un très grand nombre de résultats. Cependant, en restreignant notre requête à l’expression exacte « Babel heureuse » , seuls des écrits postdatant le texte de Barthes semblent comporter cette formule.
Nous ne sommes donc pas parvenus à trouver d’occurrence antérieure à celle que vous avez observée chez Roland Barthes. Il semblerait donc que ce soit bien en 1973, dans Le Plaisir du texte que l’on trouve pour la première fois l’expression « Babel heureuse », ce que corrobore la lecture que nous avons pu faire d’articles ou d’essais dans lesquels la paternité de cette expression est unanimement attribuée à Roland Barthes.
Ainsi, qu’il s’agisse de la linguiste Catherine Mayot dans le numéro de la revue de Littératures de langue française consacré aux écritures babéliennes, de l’écrivain et critique Renaud Ego dans la revue La pensée de midi, de l’historien Xavier Girard dans un autre numéro de cette même revue), ou même d’Antoine Compagnon dans un article intitulé Langue française et langage du cœur), tous citent pour première occurrence de « Babel heureuse » le texte écrit par le sémiologue en 1973.
Pour aller un peu plus loin, intéressons-nous maintenant à l’idée derrière cette expression. Si l’on se penche surle concept de la « Babel heureuse » de Barthes , pour qui la confusion des langues a amené une plus-value et a donné naissance au « texte de plaisir », on s’aperçoit qu’il s’agit d’une théorie présente dès le XIVe siècle chez un célèbre poète italien.
En effet, dans son traité intitulé De l'éloquence en langue vulgaire Dante aborde déjà cette punition divine comme un élément bénéfique expliquant que c’est par celle-ci que le langage poétique va pouvoir advenir et ainsi permettre à l’homme de s’émanciper des conditions qui lui étaient jusque-là imposées, en le sortant de son état de nature.
Pour en savoir plus :
- Béatrice Turpin, Le jargon, figure du multiple paru en 2002 dans le n°38 de la revue La linguistique
- Marie-Laure Prévost, Vocabulaires d'Afrique et d'Amérique au département des Manuscrits paru en 2013 dans La revue de la BNF
Bonjour,
En recherchant le terme "Babel" sur différente bases de données regroupant d’importants corpus de textes ou d’articles, nous avons, vous l’imaginez bien, vu apparaître un très grand nombre de résultats. Cependant, en restreignant notre requête à
Nous ne sommes donc pas parvenus à trouver d’occurrence antérieure à celle que vous avez observée chez Roland Barthes. Il semblerait donc que ce soit bien en 1973, dans Le Plaisir du texte que l’on trouve pour la première fois l’expression « Babel heureuse », ce que corrobore la lecture que nous avons pu faire d’articles ou d’essais dans lesquels la paternité de cette expression est unanimement attribuée à Roland Barthes.
Ainsi, qu’il s’agisse de la linguiste Catherine Mayot dans le numéro de la revue de Littératures de langue française consacré aux écritures babéliennes, de l’écrivain et critique Renaud Ego dans la revue La pensée de midi, de l’historien Xavier Girard dans un autre numéro de cette même revue), ou même d’Antoine Compagnon dans un article intitulé Langue française et langage du cœur), tous citent pour première occurrence de « Babel heureuse » le texte écrit par le sémiologue en 1973.
Pour aller un peu plus loin, intéressons-nous maintenant à l’idée derrière cette expression. Si l’on se penche sur
En effet, dans son traité intitulé De l'éloquence en langue vulgaire Dante aborde déjà cette punition divine comme un élément bénéfique expliquant que c’est par celle-ci que le langage poétique va pouvoir advenir et ainsi permettre à l’homme de s’émanciper des conditions qui lui étaient jusque-là imposées, en le sortant de son état de nature.
Pour en savoir plus :
- Béatrice Turpin, Le jargon, figure du multiple paru en 2002 dans le n°38 de la revue La linguistique
- Marie-Laure Prévost, Vocabulaires d'Afrique et d'Amérique au département des Manuscrits paru en 2013 dans La revue de la BNF
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Quelle est l'origine et l'utilité de la cloche se trouvant...
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter